Deux femmes ont été condamnées mardi par le tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d'Oise) à un et deux ans de prison avec sursis pour avoir monnayé leurs services auprès de plusieurs mères de familles afin de leur faciliter l'obtention d'un logement social.
Nathalie, 36 ans, a été condamnée à deux ans de prison avec sursis et s'est vue interdire définitivement l'exercice de la profession d'assistante sociale, comme requis. Elle a également été condamnée à verser une amende de 2.000 euros.
Chantal, 38 ans, a quant à elle été condamnée à un an de prison avec sursis et devra payer une amende de 1.000 euros, comme requis.
Les prévenues ont également été condamnées à verser des dommages et intérêts, allant de 3.200 à 4.750 euros, à quatre victimes qui se sont constituées parties civiles, ainsi qu'un euro symbolique à la mairie de Saint-Gratien (Val-d'Oise).
Sur les quatre victimes, trois n'avaient pas obtenu de logement.
Ancienne assistante sociale à la mairie de Saint-Gratien, Nathalie était accusée d'avoir abusé de sa fonction pour toucher, tout au long de l'année 2008, plus d'une dizaine de milliers d'euros de pots-de-vins.
Chantal était quant à elle suspectée d'avoir joué le rôle d'intermédiaire auprès des mères de famille, d'avoir récolté l'argent et perçu des commissions. Des mères de famille isolées, avec enfants à charge, en situation précaire et toutes d'origine africaine.
Pour le représentant du ministère public, ce procès était celui du "monnayage du désespoir". "Vous leur avez vendu du rêve", a-t-il dit s'adressant à Nathalie et évoquant "l'appât du gain".
Me Frédéric Zajac, qui représentait la mairie de Saint-Gratien, a souligné par sa part "l'exploitation de la misère, de la souffrance". "Vous les avez pillées et ruiné votre serment d'assistante sociale", a-t-il dit à Nathalie.
Interrogée à la barre, l'intéressée a nié les accusations, reprochant à Chantal d'avoir voulu "(lui) faire porter le chapeau". Cette dernière a reconnu les faits. "Je me suis laissée avoir et j'ai entraîné des personnes avec moi. Je n'ai pas honte de leur présenter des excuses", a-t-elle déclaré.
Peu avant, cette nourrice d'origine ivoirienne, avait affirmé avoir elle-même versé 1.000 euros à Nathalie pour faciliter l'obtention d'un logement social
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